Bonjour à tous,
j’évite de cross-poster sur la liste discussions@lists.wikimedia.fr mais ce message est public, sentez-vous libre de le faire suivre.
Premièrement, cela a déjà été fait, mais je crois qu’il faut remercier Samuel L. pour l’énergie qu’il a donnée en coordonnant les échanges de samedi.
Rappeler aussi, pour ceux qui n’étaient pas là, que les membres du CA précédent ont tous dit qu’ils en avaient ras la casquette et qu’ils ne restaient dans le nouveau CA que pour assurer la continuité : autrement dit, nous devons là aussi les remercier plutôt que de perdre du temps à faire des hypothèses sur des votes à tant et tant de pourcentage.
Je refélicite aussi les nouveaux élus !
Je voudrais ensuite dire un mot sur l’histoire des « enquêtes ».
Dans les échanges en ligne et dans les conversations orales, j’ai pu remarquer qu’il y avait deux groupes : celles et ceux qui pensent que ce n’est pas si grave que cela, que l’intention n’était pas mauvaise, et que l’histoire a été montée en épingle ; celles et ceux qui pensent au contraire que la démarche est nauséabonde, qu’elle relève au mieux d’une "maladresse systémique" (pour reprendre l’expression très drôle qui a surgi en AG au sujet du CA), au pire d’une forme de harcèlement.
Je suis clairement dans le deuxième groupe.
Mais ces deux groupes ne se regarderaient pas en chien de faïence s’il n’existait une autre division : celle entre celles.ceux qui savent qui sont les enquêteurs et celles.ceux qui ne le savent pas.
Là aussi, je suis dans le deuxième groupe.
Je ne sais pas qui a fait ça, et je trouve que ce n’est pas anodin.
Je ne dis pas que c’était du harcèlement caractérisé, ni que ceux qui sont allés poser des questions à un ancien employeur de la directrice exécutive le faisaient pour nuir. Je dis que c’est une démarche qu’on ne doit jamais, en tant qu’individu ou que structure, entreprendre ou cautionner à la légère, dirtectement ou indirectement, qui peut avoir des conséquences sur les personnes et leur réputation, et qu’on ne peut pas la laisser passer en se taisant ou en haussant les épaules.
Et je note que personne n’est venu me voir en privé pour me dire : c’est moi qui ai fait ça mais je ne pensais pas à faire mal.
Pour finir, deux réflexions générales pour essayer d’avancer dans le bon sens.
La première, c’est qu’une communauté est toujours aussi fragile que le plus fragile de ses membres. Si quelqu’un se sent mal, pour une raison ou une autre, c’est tout le groupe qui se sent mal : je crois que cela a été très nettement ressenti quand des personnes ont laissé transparaître leur souffrance samedi. Si le groupe fait comme si ce mal-être n’existait pas et l’aggrave, alors il éclate en sous-groupes et en factions. Libre à chacun de savoir s’il avance pour construire une communauté ou pour créer des factions.
La deuxième, c’est que la grandeur des causes ne grandit pas ceux qui la défendent. Ce n’est pas parce qu’on vise Pégase qu’on doit monter sur ses grands chevaux. Pourquoi je dis ça ? Parce que la démarche d’aller voir un ancien employeur ne peut être entreprise que par quelqu’un qui se croit investi d’une mission particulière vis-à-vis de l’association et qui oublie d’un coup de vérifier que cette mission est humainement admissible. C’est peut-être de l’immaturité ou de la distraction, dans un moment d’énervement. Mais j’invite chacun à réfléchir au fait que nos actes relèvent tous de notre responsabilité individuelle, que le « groupe » ne donne aucune immunité à tel ou tel propos, tel ou tel acte. Au contraire : avoir un groupe derrière soi devrait inviter à plus de prudence. Insulter quelqu’un publiquement, quand on a une partie de la communauté derrière soi, c’est commettre deux fautes : une faute de politesse et une faute de jugement sur les conséquences possibles de nos actes.
Donc vraiment : la modération ce n’est pas juste quelqu’un qui valide ou pas un mail que vous balancez, c’est aussi un exercice personnel de retenue individuelle.
Sur ce, encore bon courage au nouveau CA, et bonne modération à tous !