Bonjour.
 
Wikipédien depuis 2004,
je n'ai adhéré que le mois dernier à l'association :
en raison de la crise actuelle.
Je précise ne connaître personnellement aucun des protagonistes
et ne pas entretenir de correspondance avec qui que ce soit,
dans et autour de l'association.
 
Depuis que j'ai obtenu accès aux documents internes de l'association,
je me suis plongé dans la chronologie établie par différents auteurs
et publiée sur le site de Mathis Benguigui.
J'en ai exploré tous les liens,
et ma lecture a largement débordé les documents cités :
je me suis plongé dans les archives de la liste interne.
 
J'ai été frappé par la violence des échanges,
par l'absence de respect d'autrui,
par les querelles de personnes
qui souvent prennent le pas sur l'activité de l'association ;
« bienvenue IRL », en quelque sorte.
Cette phrase a été utilisée pour clouer le bec à un intervenant
que son interlocuteur trouvait sans doute irréaliste.
Cela me semble symptomatique de la nature de certains échanges
au sein de la liste, et fort éloigné de l'idéal wikipédien.
 
Mais je suis surtout sidéré par l'amateurisme de la direction
et du conseil d'administration : démissions en cascade
et licenciement aussi ridicule que lamentable en témoignent
(je mettrais le secrétaire à part, puisque j'ai le sentiment que,
vaille que vaille, il fait son travail, ce qui ne doit pas être de la tarte en ce moment).
 
Par ailleurs, cet amateurisme est doublé d'une effarante arrogance ;
comment peut-on s'exprimer de la sorte lorsque l'on est élu ?
Lorsque l'on travaille au service d'une communauté ?
 
De fait, starus a raison : s'exprimer en 140 caractères est navrant.
La situation actuelle mérite subtilité et bonne intelligence ;
parler de mise sous tutelle par la préfecture suite à démission du CA
est indigne d'une wikipédienne : c'est une assertion dans le vide,
non argumentée, non sourcée, qui a plus à voir avec le mode de communication
de l'actuel président des États-Unis qu'avec la recherche constructive de solutions.
 
Et j'ai le sentiment que depuis quelque temps,
une grande partie de l'activité du CA est consacrée à sa propre défense.
Or il n'a pas été élu pour cela.
 
J'espère donc qu'un nouveau CA sera élu,
et que l'équipe dirigeante sera remplacée.
Un audit coûte certes cher,
mais un licenciement à l'amiable aussi :
n'est-on pas dans le cas d'une faute grave ?
Ja pose la question car il me semble que la direction a failli,
notamment sur le plan des ressources humaines.
 
Audit ou pas,
je pense qu'il faut redémarrer avec une nouvelle équipe :
du nouveau conseil d'administration,
j'attends humilité, ouverture d'esprit,
attitude constructive et supervision bienveillante
des activités de l'association.
J'attends les mêmes dispositions de la part de la future équipe dirigeante,
avec le souci constant du bien être des salariés.
 
Et ceci : j'aimerais que ces gens contribuent à wikipédia !
Parce que c'est pour cela qu'on est là.
 
With wikilove,
 
P.
 
 
 
PS : la page https://meta.wikimedia.org/wiki/Wikim%C3%A9dia_France/Assembl%C3%A9e_g%C3%A9n%C3%A9rale/septembre_2017
mentionne que des personnes « ont exprimé leur intention de se présenter au CA » ; ces candidatures sont-elles déposées ? Je l'espère.
 
Je n'ai d'autre ambition que de contribuer à la rédaction de notre encyclopédie.
Néanmoins, s'il appert que ma candidature au CA pourrait être utile,
je serais prêt à assurer la transition jusqu'à l'Assemblée générale d'octobre,
à l'instar de Bastien Guerry.
 
Sent: Monday, August 07, 2017 at 3:40 PM
From: "starus --" <starus2@hotmail.com>
To: "Wikimedia France public mailing list" <wikimediafr@lists.wikimedia.org>
Subject: Re: [Wikimediafr] Mise sous tutelle administrative de l'association

Une fois encore, d'excellentes remarques de Thierry.

 

J'ai déjà bondi il y a peu lorsque j'ai lu que le récent licenciement avait été "validé" par l'avocat. Il est une évidence pour tout chef d'entreprise ou tout manager ayant une autonomie de décision : les avocats (hors représentation au tribunal) ne sont là qu'à titre de conseil, ils donnent les diverses options en fonction de la loi, de l'interprétation qui en est généralement faite voire de leur propre interprétation. Dans tout litige judiciaire, il y a deux parties et souvent l'orientation du débat se base sur l'attitude de la partie adverse. Mais c'est toujours au dirigeant de prendre la décision finale et rien ne l'empêche de ne pas suivre l'avis de ses conseils car lui seul est responsable de ses actes. D'ailleurs, sauf à vouloir profiter d'un effet de peur envers les gens peu au fait, aucun dirigeant ne fait plus envoyer de courrier par son avocat, ce qui n'a de toute façon pas de poids supplémentaire à un simple p/o signé par un/une secrétaire. 

 

Il semblerait que Monsieur et Madame Mathis (je n'ai pas compris dans quel cadre le premier intervenait) aient décidé de gérer la communication du conseil d'administration en 140 caractères, c'est très regrettable. Mais leur incompétence juridique est assez flagrante, ce qui n'est en soi pas grave puisque ce n'est le métier ni de l'un ni de l'autre, loin s'en faut. Encore faut-il ne plus rien lire de leur part, ne plus rien leur demander. 

 

Sur le fond, je me permets de donner mon avis juridique (libre à chacun de le suivre ou non, comme toujours). La démission collective d'un conseil d'administration peut constituer un problème s'il y a un risque d'interruption de la gouvernance, en particulier si rien n'est fait pour assurer le maintien de l'entité. Or, dans le cas présent, une assemblée générale est déjà prévue, un certain nombre de candidats se sont déjà manifestés, il ne reste sans doute plus qu'à formaliser les détails (convocations et organisation, ce qui peut échoir aussi à un salarié par délégation), il est extrêmement probable que la continuité se fasse sans problème. Dans tous les cas, je ne vois pas bien en quoi la préfecture pourrait décider de quoi que ce soit, ce ne pourrait être qu'un juge, qui pourrait d'ailleurs être saisi en référé et désigner un administrateur provisoire jusqu'à la prochaine assemblée générale (c'est surtout s'il y a des chèques à signer, et encore, sous réserve qu'il n'y ait pas eu de délégation de signature à un salarié dirigeant).

 

En outre, même si le rôle de membre de conseil d'administration est totalement bénévole, il ne faut pas oublier ce fameux article 2007 de notre cher ami Napoléon qui permet de rechercher une responsabilité s'il s'avère que l'abandon d'un mandat est fait non pour se libérer d'une charge ou d'une contrainte mais avec une volonté de nuire. Démissionner collectivement sans même assurer l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau conseil pourrait avoir des conséquences.

 

Il est étrange que le cabinet Hugot, connu depuis longtemps dans l'association, donne ce type de conseil. Il faudrait vérifier qu'il n'a pas été changé par l'équipe dirigeante actuelle. On peut aussi envisager une mauvaise compréhension de la part de certains membres du conseil. 

 

 

 

Starus

 

De : Wikimediafr <wikimediafr-bounces@lists.wikimedia.org> de la part de Charlotte Matoussowsky <charlottematou@neuf.fr>
Envoyé : lundi 7 août 2017 02:43
À : WikimediaFr Liste publique
Objet : [Wikimediafr] Mise sous tutelle administrative de l'association
 

Bonjour à tous,

Thierry Coudray n'ayant pas réussi à envoyer son mail sur la liste, je vous le transfère.

Merci infiniment Thierry d'avoir pris le temps d'éplucher la jurisprudence et de rédiger ces explications.

Charlotte Matou

 

---------- Message transféré ----------
De : Thierry Coudray <tcoudray@gmail.com>
Date : 7 août 2017 à 01:44
Objet : Mise sous tutelle administrative de l'association
À : wikimediafr@lists.wikimedia.org, t coudray <tcoudray@gmail.com>

Bonsoir,

La vice-présidente Marie-Alice a affirmé sur Twitter que si le CA démissionnait, l'association serait mis sous tutelle par la préfecture,
puis toujours sur Twitter  Rémi Mathis l'a réaffirmé, affirmation que j'ai contestée, Rémi répondant alors que je n'étais pas avocat et que c'est l'avocat de l'association qui le disait. Dans ce même fil twitter, Charlotte a indiqué n'avoir rien trouvé sur Internet et qu'elle était demandeuse d'infos. Rémi a raison, je ne  suis pas avocat. Mais par obligations professionnelles, j'ai du assez souvent me plonger dans différents droits, comme Wikipédien j'ai aussi l'habitude de chercher des sources fiables et comme en plus j'avais promis à Charlotte de regarder...

Une première remarque : pour avoir souvent interagi avec des avocats pour mon travail, j'ai pris l'habitude de ne jamais prendre leur réponse comme une vérité absolue. Une réponse d'avocat peut être de différente nature (lui même en général d'ailleurs le précise quand il vous la donne):  d'un simple avis oral jusqu'à une consultation avec un écrit détaillé pour lequel il aura fait des recherches de textes de lois et surtout des jurisprudences (le tarif n'est bien sur pas le même pour les deux). Bref un avis, plus ou moins éclairé suivant le temps de travail consacré et la compétence du dit avocat dans le domaine du droit questionné, un avis qui peut être de très bonne qualité mais qui reste un avis. Et par expérience, il est aussi utile parfois de challenger l'avocat, surtout quand le domaine sur lequel on l'interroge n'est pas son domaine habituel.

Seconde remarque ; Le droit des associations est un peu particulier car ce n'est pas une branche codifié du droit (comme le droit du travail, le droit pénal, etc.) mais principalement une loi, assez sommaire, la fameuse loi de 1901  et différents articles du code civil (principalement)  mais aussi du code du travail, du code fiscal et d'autres codes suivant l'objet de l'association (par exemple possiblement le code de l'éducation pour WMFr). Il faut donc aller piocher un peu partout avec le risque que cela soit contradictoire. La jurisprudence sur les associations a elle tendance de plus en plus à s'appuyer sur le droit des sociétés.  

Sur les textes que j'ai trouvés, la tutelle administrative existe bien mais uniquement pour les associations reconnues d'utilité publique (RUP) et elle est automatique. Quand une association obtient le statut RUP, elle se place d'elle-même sous tutelle administrative. Cette tutelle (ministère de l'Intérieur + éventuellement un autre ministère en rapport avec l'objet de l'association) est faite pour veiller que l'association respecte bien, dans la continuité, les conditions lui ayant permis d'avoir cette RUP par exemple la non modification de certains articles de ses statuts ou son mode de financement.  Dans les faits, faute de moyens des préfectures et comme signalé en 2010 par l'Inspection générale de l'administration, cette tutelle est très lâche.

Pour les autres associations (hors les associations très spécifiques comme celles ayant une délégation de service public), il n'existe pas de tutelle (ma réponse au tweet de Rémi était d'ailleurs en partie erronée, car je reprenais ce terme de tutelle même si je pensais tutelle judiciaire et non administrative). Le Conseil d'Etat, suivant la jurisprudence de la Cour européenne, limite fortement les interventions de l'administration dans le fonctionnement des associations qui pourraient être une obstruction à la liberté fondamentale d'association (article 11 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, cf. la jurisprudence de la CE, 10e et 9e sous-sections réunies, 16 juillet 2008, n° 300458).  Le seul cas où l'administration est autorisée à agir directement sur une association c'est s'il existe une menace sur la sécurité publique (par ex. dissolution administrative d'associations formant des milices privées). 

Que se passerait-il légalement si WMFr se retrouvait sans CA ? A court-terme, rien. Je n'ai rien trouvé en balayant la jurisprudence (mais les recherches sur Legifrance ne sont pas user-friendly)  et je suis même tombé sur le cas où une association n'avait plus de CA pendant 3 ans (le jugement ne portait pas sur cela mais sur l'élection du nouveau CA, dont l'élection était contestée par certains membres).
Il est à noter d'ailleurs que la loi n'oblige pas une association à avoir un CA mais seulement à avoir des AG régulières.

Dans le cas où la situation viendrait à perdurer, vu que les statuts de l'association ne prévoient rien en cas de vacance complète du CA (ce qui serait peut-être à prévoir à l'avenir) et que la situation deviendrait problématique, l'Etat, mais aussi toute personne "ayant intérêt à agir"  (arrêt n° 05-13.484 de la Cour de cassation du 9 novembre 2006) donc un membre, mais aussi je pense un donateur voire peut-être même un Wikipédien, pourrait solliciter le Tribunal de grande instance (TGI), seul compétent pour imposer quelque chose. En effet c'est le juge et non l'autorité administrative qui dans ce cas peut décider (cf. cette réponse ministérielle à une question d'un député sur les associations en déshérence ou en dysfonctionnement).

Dans le cas de blocage ou de mauvais fonctionnement durable d'une association, le TGI nomme un administrateur provisoire  (comme dit plus haut, on se rapproche du droit des sociétés).  L'administrateur peut avoir suivant ce que décide le juge la mission de gérer temporairement l'association mais aussi une mission plus limitée comme celle de convoquer la tenue d'une assemblée générale et de veiller à sa bonne tenue ou de faire élire un conseil d'administration (ex. arrêt n°13/04666 de la cour d'appel de Paris 20 mars 2014). On serait plus dans ce cas.  A noter que le juge ne peut pas se substituer aux organes de direction de l'association. A noter aussi pour mémoire que le juge peut (ou pas) accéder à la demande d'un plaignant pour mandater un audit de l'association sur un point précis.
Voir sur ces différents points, le bon article synthétique du Lamy Association.

Si Marie-Alice ou Rémi peuvent citer de leur coté  l'article de loi ou la jurisprudence que l'avocat de l'association a avancé pour affirmer qu'une association sans CA est mise sous tutelle de la préfecture, je suis preneur et cela fera progresser la connaissance libre...

Parce que là en l'état, je doute de leur argument pour justifier d'une non démission du CA actuel (qui selon moi aurait beaucoup d'avantages mais là ce n'est que mon avis et qui n'est pas forcément partagé) sur une situation que ne serait que très temporaire.
Mais ce qui me gène le plus c'est que ces derniers temps, le CA cumule les affirmations sur des points légaux, faites de manière publique ou sur la liste de discussion des membres, sans les étayer même quand on le leur demande ou quand ces affirmations sont sérieusement mises en doute. Je peux comprendre que Marie-Alice ne soit pas une spécialiste du droit des associations, mais Wikimédia France dispose d'une directrice exécutive, d'un secrétaire général et d'un budget avocat conséquent donc des moyens plus que suffisant pour que le CA ne désinforme pas les membres et les Wikimédiens.  

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Thierry

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Thierry

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