Le 04/09/2017 à 11:02, Xavier Combelle a écrit :
Désolé, avant de reconstruire, il faut commencer par abattre les murs branlants.

Concernant l'image du mouvement et de l'association, je ne pense pas qu'elle ait réellement à souffrir des échanges twitter.

Elle souffre beaucoup plus des actions du CA et de l'ex-directrice et de Rémi Mathis. (Je ne vois personne d'autres dans la liste des soutiens)

Qui plus est tu devrais t'adresser à Rémi Mathis directement pour qu'il évite d'envoyer des tweets approximatifs, c'est ce tweet qui est à l'origine du déluge de tweet actuel: "Victime de harcèlement sexiste (comme @AlienSpoon, membre du CA) depuis plusieurs mois, @NAMM82 annonce son départ de @Wikimedia_Fr" (ref:https://twitter.com/RemiMathis/status/903941871277309953)  il semble impliquer qu'il n'y a pas d'autres problèmes dans l'association que des comportements sexistes

Qui plus est, twitter est quasi le seul moyen d'interagir avec le CA, je lui ai envoyé un mail le 28 aout et attends toujours au moins un accusé de réception.

Cela permet d'avoir enfin quelques bribes d'information:

A ma question:

"Cela signifie-t-il que des salariés sont venu voir le CA mais que les éléments présentés n'étaient pas tangible ?"

Marie-Alice Mathis m'a répondu:

"Il y a eu un mail du syndicat (anonyme car l'employeur ne sait pas qui est syndiqué) en juillet, qui de donne pas de noms ni d'éléments.

Donc pas d'éléments tangible ou pas, juste des propos prononcés dans les locaux, on ne sait pas par qui ou quand ou quoi. On a demandé des faits plus précis, pas de réponse."

Donc le CA a eu une plainte de la part du syndicat, a limité son enquête à "demander des faits plus précis"  au syndicat (demande qui pouvait mener à identifier les salariés en question) et n'a surtout pas communiqué aux membres le fait qu'il y avait une plainte du syndicat. Cela ne montre pas un réel souci d'être à l'écoute des salariés.

ref de l'échange
https://twitter.com/AlienSpoon/status/904608262561128448

Xavier Combelle

Xavier


La situation est complexe. Et comme toute situation complexe, twitter n'est pas vraiment la meilleure solution pour mieux comprendre. A ce titre, les éléments que tu indiques ci dessus constituent un fragment d'une histoire plus complexe.

De ce que j'ai pu en déméler, et sans même parler de pensées suicidaires, disons qu'il y a eu beaucoup de souffrance chez toutes les parties concernées.
La direction (=Nathalie) a exprimé de la souffrance pour les critiques qui ont été émises à son égard, vis à vis de sa personne, de son travail et de son mode de management.
Des anciens salariés (non direction), licenciés ou poussés à la démission depuis l'arrivée de Nathalie, pour être remplacés par des proches de Nathalie, ont exprimé de la souffrance. Pas un. Plusieurs. Oui, certains ont été arrêtés par le médecin, suivis psychologiquement et n'ont pas encore digéré la violence qu'ils ont subis alors qu'ils travaillaient pour Wikimedia France.
Jules souffre probablement, licencié pour faute grave. Faute certes, mais "pour aider à tirer l'association de l'ornière". Jules dont on ne parle guère, mais dont l'AG pourrait demander la requalification de la faute au CA ("La faute commise par le salarié ne peut être qualifiée de grave que si elle a eu une répercussion sur le fonctionnement normal de l’entreprise" (Cour de cassation, 9 janvier 2013, N° : 11-21069).)
Les membres du CA, actuels et passés, souffrent.  Certains ont été menacés juridiquement, poussés à la démission, maltraités (=dangereux pour l'asso etc.), rejetés (adhésion). Clairement, par exemple, AlienSpoon est à bout.
Et un certain nombre de personnes qui ont oeuvré dans l'ombre pour dénouer le bazar ont soufferts aussi. Virés de l'asso, menacés, traités de trolls etc. Eux ne peuvent guère montrer de certificats médicaux et se mettre en arrêt de travail, certaines souffrances n'en sont pas moins réelles, uniquement plus difficiles à documenter.

Les salariés actuels ne sont pas très heureux non plus. Ils se sont syndiqués précisément pour pouvoir mieux comprendre quels étaient leurs droits, pour pouvoir recevoir de l'aide extérieure, un autre regard, et trouver des pistes d'action. Un jour que je parlais avec l'un d'entre eux qui partageait avec moi un certain nombre d'emails qu'il avait reçu de Nathalie et qui m'ont laissé... interloquée... et à qui je demandais pourquoi il avait accepté d'être traité comme cela, sa réponse fut "c'était la seule façon de pouvoir travailler, la seule façon de pouvoir faire avancer les choses. Et de toutes façons, au bout d'un moment, on ne se rend même plus compte que ce qu'on vit n'est pas normal". Cette phrase "on ne se rend plus compte que la situation n'est pas normale", je l'ai entendu plusieurs fois ces derniers mois. C'est le genre de phrase qu'on entend dans la bouche des femmes victimes de violences domestiques, cette perte de repère sur ce qui peut être attendu et sur ce qui ne devrait pas se produire. Je crois que les salariés ont attendu longtemps avant d'exprimer leur mal-être. Beaucoup sont des proches de Nathalie (famille, amis, voisins) et cela rend les choses encore plus compliqués. Et puis la crainte de la perte de l'emploi. Et puis la crainte du procès. Ce qu'il faut comprendre, c'est ce climat de peur intense et délétère qui règne depuis des mois. Quand j'ai entendu le premier mal-être exprimé... et que j'ai commencé à creuser le sujet... c'est ce qui m'a frappé. Les gens avaient peur et très certainement peur de parler, de donner des noms, des détails, des dates. Aux premières questions, on obtient un "mon avocat m'a conseillé de ne rien dire". Puis, on obtient "un rendez-vous face à face dans un parc" (pas de micro ?). Et puis des comptes télégram avec le timer sur "destruction des messages dans 1 mn". Non mais vraiment !

Pour un salarié, c'est encore plus difficile, en raison de la peur de perte d'emploi et du FAMEUX devoir de loyauté. Ahh, le devoir de loyauté. C'est la tarte à la crème qui rend un salarié muet. Car "signaler un problème", c'est "non respect du devoir de loyauté", donc "faute".
Finalement, les salariés ont demandé à rencontrer le CA. Sans Nathalie. En secret. Pour pouvoir parler librement.
C'était sans compter sur un-e membre du CA, qui opportunément a alerté Nathalie. Laquelle a exprimé son désaccord sur le caractère opportun de cette discussion en son absence (il parait que ce fut assez bruyant) car seule la direction doit interagir avec les salariés.
La réunion fut annulée.

Donc à la question " "Cela signifie-t-il que des salariés sont venu voir le CA mais que les éléments présentés n'étaient pas tangible ?""
je pense que la réponse est "les salariés n'ont pas pu venir voir le CA car la rencontre demandée ne pouvait être tenue dans les conditions de sécurité demandées par les salariés"

Alternativement, une lettre a été envoyée par le syndicat.
J'ai eu... euh... l'opportunité de la lire. En effet, elle ne cite pas des références telles que les attendrions sur Wikipedia (nom, date et faits) dans le cadre d'un travail de sourcage *méticuleux*. Mais elle est très explicite dans les exemples choisis et surtout dans les "pistes d'actions suggérées". Raisonnablement, un CA recevant ce genre de courrier devrait avoir le DEVOIR d'enquêter. J'ignore totalement si ce document peut être publié par leurs auteurs (les règles syndicales ne me sont pas connues). Mais SI son contenu peut-être fourni, par exemple aux participants lors de l'AG samedi prochain, je pense qu'il constituerait une pièce importante pour mieux comprendre la situation car il constitue un bon résumé de leur état d'esprit et contient des éléments qui me semblent pouvoir être utiles à notre reconstruction.

Florence



Le 04/09/2017 à 09:42, Anne-Laure Michel a écrit :
Bonjour à tous,
Je me permets d'envoyer ce mail car contrairement à tout ce qui s'est passé ces derniers mois qui m'a rendu très fière de participer à ce mouvement, ce qui se déroule actuellement sur Twitter me déçoit beaucoup. 
Que des personnes aient du ressenti face à la situation, qu'il y ai eu des problemes et qu'ils restent des tas de choses à elucider je ne le nie pas. Mais s'il vous plait arrétez de rentrer dans des debats steriles, les punch lines assassines et les interpellations personnelles sans parler de parler au nom des un·e·s et des autres ! 
Nous avons demandé et obtenu une AG anticipée, elle ne DOIT pas se derouler sur twitter en 140 signes et autant d'approximations et rancoeurs personnelles.
Je vous propose plutôt de passer toute cette énergie et votre besoin d'en parler dans quelque chose de constructif comme l'elaboration d'un bilan accompagné de faits circonstanciés qui n'omet pas les suppositions et les craintes mais indiquées en tant que telles et pas comme des affirmations. Et partons de ca pour resoudre un a un les problèmes et avancer. Parce que c'est de ça dont nous avons besoin, reconstruire tous ensemble.
Je vous le demande donc à titre personnel mais aussi pour l'image du mouvement et de l'association, s'il vous plait, reconstruisons au lieu de nous donner en spectacle. 
Avec énormément d'espoirs et de wikiloves
--
Anne-Laure Michel

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